OBSERVER LES AURORES BORÉALES EN LAPONIE: QUAND PARTIR?
Vous planifiez un voyage en Laponie et rêvez déjà d’assister au spectacle fascinant des aurores boréales dansant au-dessus de vos têtes? Seul problème : vous n’y connaissez rien et ne savez pas quand partir pour maximiser vos chances? Parfait, cet article est pour vous!
1. COMPRENDRE LE PHÉNOMÈNE DES AURORES
Sans entrer dans les détails des mécanismes qui se cachent derrière les aurores boréales (gardons cela pour un autre article), il est important d’en comprendre au moins les bases si on souhaite maximiser ses chances d’en observer.
D’abord, il faut savoir que les aurores boréales sont un phénomène difficile à prévoir et vous n’aurez aucune garantie d’en observer même si vous partez aux périodes les plus propices. Néanmoins, vous augmenterez vos chances, et ce n’est pas rien!
Quatre éléments sont à savoir et à prendre en compte:
1. Les aurores boréales en principe peuvent se produire à toute heure, y compris en “journée”. Mais elles ne seront visibles à l’œil nu (ou à l’appareil photo professionnel) que s’il fait suffisamment obscur.
2. La météo est un facteur important puisque vous devez être capable de distinguer le ciel étoilé. S’il neige ou si le ciel est couvert, vous ne verrez rien d’autres que de gros nuages gris dançant gracieusement…
3. La latitude de votre destination: plus vous êtes au nord, plus vous vous trouvez dans la fameuse “zone des aurores boréales” (là où les aurores se produisent le plus). Autrement dit: à Rovaniemi, et ailleurs en Laponie, vous avez plus de chance d’en voir qu’à Helsinki, à Amsterdam ou à Melun…
4. Il existe des cycles solaires et d’autres évènements géophysiques qui favorisent l’apparition d’aurores boréales. Tout un tas de trucs parfois compliqués que même les scientifiques ont du mal à expliquer.
En prenant en compte ces quatre éléments (et surtout les deux premiers), on peut déjà identifier les mois à éviter et les mois les plus propices.
2. LA PÉRIODE À ÉVITER : L’ÉTÉ
La Laponie s’étend principalement au-delà du Cercle Polaire Arctique. En pratique, cela signifie qu’il y fait majoritairement jour entre les mois de mai et août, en raison du soleil qui ne se couche pas ou très peu. Même si des aurores boréales continuent de se produire dans le ciel, elles ne sont donc pas visibles l’été (comme les étoiles qui continuent de briller dans le ciel mais ne sont pas visibles en plein jour).
Il faut donc s’assurer d’avoir suffisamment d’heures d’obscurité la nuit, ce qui n’est le cas en Laponie qu’entre septembre et avril.
A noter que selon la latitude de votre destination, cette période est plus ou moins longue puisque le jour polaire est plus intense à mesure qu’on se déplace vers le nord. A Rovaniemi, par exemple, les aurores boréales sont observables environ de fin août à mi-avril. Au Cap Nord, cette période est réduite et s’étend seulement de la deuxième partie de septembre à mi-mars.
Rassurez-vous, si vous souhaitez absolument voir des aurores entre mai et août, c’est possible… en Antarctique! (Là-bas, on les appelle aurores australes…).
3. DÉCEMBRE? PAS LE MIEUX…
En décembre, ce n’est pas l’obscurité qui manque en Laponie: la nuit polaire bat son plein! A l’instar du jour polaire en été, la nuit polaire est plus ou moins intense selon qu’on se trouve très au nord (à Utsjoki, à l’extrême nord de la Laponie finlandaise, le soleil disparaît sous l’horizon à la fin novembre pour ne réapparaitre que 50 jours plus tard… autour du 18 janvier!) ou plus au sud (à Rovaniemi, la nuit polaire ne dure techniquement que 24 heures).
Une aubaine pour les voyageurs qui souhaitent passer Noël ou la nouvelle année sous les aurores boréales? Oui et non.
Décembre, c’est aussi un mois très nuageux. Si la Laponie se couvre d’un manteau blanc en général à partir de fin octobre, c’est en novembre et décembre qu’on comptera les importantes chutes de neige, laquelle est supposée tenir au sol jusqu’à avril-mai. De fait, le ciel étant plus couvert aux mois de novembre-décembre, les aurores boréales sont plus difficiles à apercevoir…
Néanmoins, cela ne veut pas dire que vous n’avez aucune chance d’apercevoir de magnifiques aurores boréales en guise de cadeau de Noël! Simplement vos chances sont assurément réduites en comparaison à d’autres périodes de l’année où le ciel est généralement plus dégagé…
4. LES MEILLEURS MOIS : SEPTEMBRE ET MARS
Vous l’aurez sans doute compris à ce stade de l’article, identifier la meilleure période pour observer les aurores boréales en Laponie revient à trouver un équilibre entre ciel dégagé et obscurité. A ce petit jeu, mars et septembre se présentent comme les deux prétendants au titre : ils offrent généralement une météo plus clémente et des nuits suffisamment longues. Les températures y sont aussi plus agréables (en moyenne autour de -10C / +5C), vous permettant ainsi de tenir plus longtemps dehors sans risquer de perdre deux orteils.
Par ailleurs, les périodes autour des équinoxes de printemps (env. le 20 mars) et d’automne (env. le 22 septembre) sont propices à l’apparition d’aurores boréales plus intenses en raison de la position de la Terre et du soleil. Si vous devez cocher une semaine dans votre calendrier des sapeurs pompiers, c’est donc clairement l’une de celles-ci!
Et s’il faut choisir entre l’une et l’autre?, me direz-vous. De manière pragmatique, cela dépend du décor dont vous souhaitez profiter. En mars, vous aurez un paysage enneigé (et vous pourrez disposer de toutes les activités qui y sont associées) tandis qu’en septembre, vous profiterez d’une nature généreusement dorée aux couleurs de l’automne (une période de deux semaines qui est si notable qu’elle possède son propre nom en finnois: ruska).
Vous pouvez aussi réserver vos vacances en tenant compte d’autres critères secondaires, qui pourtant auront leur petite importance au moment tant attendu de partir en chasse… Et hop, transition!
5. LES CYCLES DE LA LUNE ET DU SOLEIL
C’est une réalité très “yin et yang”, voire carrément mystique : les cycles du soleil et de la lune jouent un rôle non négligeable dans l’apparition et l’observation des aurores boréales.
Commençons par la lune. Chacun a déjà pu en faire l’expérience, notre cher astre nocturne alterne face entièrement visible (appelée “pleine lune”) et face entièrement obscure (appelée “nouvelle lune”) au cours d’un cycle constant de 29,5 jours. Lorsqu’elle est pleine ou au trois-quart pleine (“lune gibbeuse” pour les puristes), la lune rayonne et on y voit parfaitement clair (surtout lorsque la neige, au sol, réfléchit sa lumière), créant une pollution lumineuse ambiante qui altère notre capacité à distinguer les autres sources de lumière dans le ciel, telles que les étoiles… et les aurores boréales. Il est donc recommandé de s’assurer que la lune est soit absente, soit à l’une de ses phases les plus basses, avant de partir à la chasse aux aurores boréales. Des aurore boréales de faible intensité risquent en effet de ne pas être visibles à l’œil nu les soirs de pleine lune, alors qu’elles le seraient par nuit noire.
Le soleil, quant à lui, est LE grand acteur à l’origine de l’apparition d’aurores boréales. Il n’est pas donc étonnant que nous autres, chasseurs d’aurores boréales, scrutions attentivement le moindre de ses mouvements (bien aidés par les rapports de la NASA , il faut l’avouer).
Or, il s’avère que le soleil possède, lui aussi, des cycles. Toutes les 3 semaines environ, pour des raisons qu’on explique encore mal, notre bonne vieille étoile se met à émettre davantage d’éruptions solaires qui, inexorablement, vont favoriser l’apparition d’aurores boréales plus intenses (et plus visibles).
Et parce que le soleil est un peu le big boss de notre système, il possède un deuxième cycle solaire, plus long, d’en moyenne 11,2 années. Lors des années de phases culminantes de ce cycle, le soleil émet davantage d’éruptions et de tâches noires: ce sont les belles années pour les amateurs d’aurores polaires puisque celles-ci sont plus nombreuses et plus intenses. A l’inverse, les années “basses” du cycle solaire sont les années de tâches maigres… Rassurez-vous, le prochain pic est prévu pour 2025 : nous avançons donc vers les belles années!
6. CONCLUSION
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour idendifier les périodes les plus propices pour observer les aurores boréales, et planifier votre séjour en Laponie en conséquence.
Attention néanmoins, venir spécifiquement à ces périodes ne garantie nullement de voir de magnifiques aurores boréales. Et inversement, voyager en Laponie au mois de décembre ou novembre ne veut pas dire que vous n’aurez pas la chance d’assister aux plus incroyables aurores boréales du siècle (pour rester dans la mesure et la retenue)… À titre d’exemple, sur l’ensemble de la saison 2021-2022, notre Chasse Photographique aux Aurores Boréales a connu un très très (très!) respectable taux de réussite avec 94.2% de nos voyageurs qui ont pu observer les aurores boréales. Mais si l’on regarde de plus près : en décembre 2021, nous avons pu observer les aurores boréales seulement 2 nuits sur 3 environ tandis qu’en mars 2022, nous les avons vues chaque soir !
Pour l’été par contre, les statistiques sont plutôt très précises : vous ne verrez aucune aurores boréales en Laponie (mais vous pourrez toujours vous consoler avec le soleil de minuit qui offre de tout aussi splendides couleurs dans le ciel).
Et pour ceux qui n’auraient pas eu le courage de lire ce superbe article en entier, voici un petit résumé :
- Septembre et mars sont les mois les plus propices (avec une préférence pour mars puisqu’on peut profiter de la neige et de ses activités),
- Privilégiez les nuits de faible lune (grâce à un calendrier lunaire ici),
- Privilégiez les périodes de forte activité solaire qui se répètent généralement toutes les trois semaines (et que vous retrouverez dans les applications gratuites d’alerte d’aurores boréales).
Bonne chance!
Chris
Chasser les aurores boréales, c’est tout de même plus simple et plus sympa avec un guide spécialisé, non? Ça tombe bien, j’organise des excursions de chasse photographique en petits groupes au départ de Rovaniemi!
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